« Ne pas faire les même bêtises que l’année dernière »

On n’est jamais à l’abri d’une surprise avec Simon Vitse, qui se présente sur son cinquième Dakar après avoir déjà affiché une capacité à se montrer particulièrement à l’aise quel que soit le rôle qu’il ait choisi d’interpréter. Passé à côté de la victoire en quads en 2020 (2e), le Nordiste s’est improvisé copilote en 2021 au côté de l’expérimenté Dominique Housieaux, avec une 19e place à la clé, et a lui-même pris le volant l’année dernière d’un Optimus sortant des ateliers de la famille Morel. Le coup d’œil dans le rétro mérite l’attention : en 2017, le quadiste qui venait de reprendre l’entreprise familiale spécialisée dans le recyclage de déchets du bâtiment s’élançait pour son premier Dakar, et faisait partie du trio de tête à l’issue de la première semaine, avant de connaître l’abandon sur un problème mécanique. L’année suivante, Simon retrouvait les pistes sud-américaines et là encore, il tenait la comparaison avec les meilleurs, parvenant même à remporter une spéciale. Mais lors de la 10e étape, il est victime d’une violente chute. Bilan : bassin fracturé, omoplate, clavicule et côtes cassés. Après une longue convalescence, le pilote enfourchait pour la dernière fois un quad sur le Dakar en 2020, avec une efficacité qui lui permit de remporter deux spéciales et de tenir tête au Chilien Ignacio Casale, la référence de la discipline à cette époque. En janvier dernier, le duo qu’il compose avec Frédéric Lefebvre, un complice de longue date sur les pistes de cross et les sables du Touquet, a fait sensation en première semaine, occupant même de façon éphémère la quatrième place du général, avant de quitter la scène sur une série de cinq tonneaux dans la douzième étape. Au volant de la toute nouvelle évolution de l’Optimus, Simon a pu rivaliser sur plusieurs étapes avec les cadors de la discipline sur plusieurs étapes du Rallye du Maroc, tout en contenant l’instinct qui le pousse parfois un peu trop à l’attaque. La session de voltige dans le désert saoudien a été intégrée comme une leçon.

S.V.: « Lors du dernier Dakar, nous avons montré que nous avons la capacité de faire de belles choses. Mais pour pouvoir talonner les meilleurs, il a fallu rouler au-dessus de nos pompes et j’ai commis une faute de pilotage. J’ai pulvérisé la voiture en faisant cinq tonneaux par l’avant, je n’aurais jamais dû rouler aussi vite. Ensuite nous avons travaillé beaucoup plus intelligemment cette saison et sur le Morocco Desert Challenge nous étions à la bagarre avec Mathieu Serradori, et nous avons terminé deuxièmes. Le boulot de pilote à notre niveau, c’est de connaître la voiture sur le bout des doigts. Donc avec Frédéric nous avons passé deux mois à travailler chez MD Rallye pour préparer l’Optimus Evo 5. Nous avons pu rouler avec au Rallye du Maroc, et ça n’a rien à voir. Elle encaisse beaucoup mieux le niveau de pilotage que je lui impose. C’est-à-dire que je n’ai pas été obligé de rouler à 100 % pour aller chercher de belles places sur les spéciales. En tout cas, je ne veux pas faire les mêmes bêtises que l’année dernière. Quelle que soit la place que j’obtiens, elle sera la bienvenue parce que je veux vraiment finir le rallye. Je compte aussi montrer qu’avec un deux roues motrices et un petit budget, on peut titiller les grosses équipes. C’est faisable sur le Dakar car cela reste de l’endurance. Pour cela, il nous faut rouler davantage avec la tête ».