« Un vrai motard fait sa mécanique le soir »

Né dans une famille de restaurateurs de Millau dans le sud de la France, Vincent travaille dans l’entreprise familiale jusqu’à ses trente ans. La moto, il a commencé très tôt, c’est son père qui le met dessus à l’âge de 4 ans. Pourtant, ce-dernier n’est pas motard. Vincent avoue ne jamais avoir demandé à son père pourquoi il avait fait ce choix plutôt que le foot. Certainement pour l’occuper plus facilement dans le fond du jardin, alors que son père et sa mère travaillent 7/7 et 24/24. Plus grand, c’est encore son père qui, une fois par mois quand il en a le temps, l’emmène au moto club de Saint-Affrique, le fief de Richard Sainct, l’idole locale qui décède le jour de l’anniversaire de Vincent, un 29 septembre. Permis en poche, à partir de ses 20 ans, le jeune Aveyronnais part en voyage sur son maxitrail BMW. Tunisie, Maroc, Mauritanie, Sénégal, Europe de l’Est, un mois ou deux l’hiver, il s’évade seul. En 2012, il participe à son premier rallye-raid, l’Intercontinental Rally entre Almeria et Dakar avec une GS Adventure. Chaque année, il prend le départ d’une nouvelle course. En 2017, il devient moniteur pour BMW. Un an plus tard, il fonde Petokask. Notre fêlé de voyage à moto dispense des formations trail et maxi trail à travers toute la France en se déplaçant jusqu’à ses clients, et pas l’inverse, un point original. Dans sa camionnette, il vit la plupart de l’année comme un nomade. Et comme il aime ça, il postule comme volontaire sur le Dakar 2020 pour partir sur la première édition du chapitre 3 en Arabie saoudite. Depuis quatre éditions, Vincent est « Charly », un des maillons de l’organisation qui tamponne les cartons de pointage au Contrôle de Passage, le « C » de « Charly ». Engagé en Rally2 cette saison sur l’Abu Dhabi Desert Challenge, le Français remporte la catégorie sans assistance et finit de cocher toutes les cases pour prendre à son tour le départ du Dakar 2024. Ce sera en Original by Motul, les anciennes Malles Motos, parce que c’est comme cela que Vincent a toujours pratiqué la moto. Comme un original qui marche sur les traces de Richard Sainct, l’enfant du pays qui lui a donné envie d’aller voir toujours plus loin sur une moto.

V.B. : « Le Dakar, c’est la finalité de mon parcours moto qui a débuté lorsque j’avais 4 ans et que mon père m’a mis sur une moto. Pour un alpiniste il y a l’Everest, pour un motard c’est le Dakar. J’ai toujours fait la mécanique sur mes rallyes depuis dix ans et pour moi un vrai motard fait sa mécanique le soir. M’inscrire en Malles Motos était naturel. Je suis habitué à vivre comme un gipsy dans mon camion toute l’année et je passe 20 000 km par an en off road sur une moto. J’ai de l’endurance et je devrais être plus tenace que les autres. Maintenant, ça roule très fort en Original by Motul, c’est fini le temps où le boulanger du quartier faisait le Dakar, les gars se préparent au quotidien, même dans cette catégorie. L’autre avantage que j’aurai, c’est que je ne serai pas perdu en arrivant au bivouac. Cela fait quatre ans que j’y vais en tant que volontaire. »