« La moto est là pour apprendre et moi aussi »

Jérémy Miroir est un pur produit de l’enduro français. Né en Auvergne il y a bientôt 30 ans, dans le berceau de la discipline en France, il réalise ses débuts entre les banderoles en 2011, à « seulement » 17 ans. Un âge tardif pour un fils d’ex pilote Inter ! Mais le jeune « Miroy », le surnom de son paternel Jean-Luc, apprend vite. Champion de Ligue dès 2012, il est sur le podium du championnat de France junior et 8e en coupe du monde junior dès 2013. Dans le Top 5 français à partir de 2016, il remporte les ISDE par équipe en junior cette année-là. Durant 5 ans, Jérémy a été l’un des meilleurs enduristes tricolores, spécialiste des Classiques, ces courses de masse ultra populaires de plus de 500 pilotes qui se disputent sur deux à trois jours et où il truste les podiums. En 2021, le vice-champion de France d’enduro décide de donner un nouveau cap à sa carrière et, comme son père avant lui là encore, il se tourne vers le rallye-raid, en commençant progressivement par le championnat d’Italie de Rallye TT et la Baja Aragon où il signe la 7e place au général. En 2022, il signe la victoire en catégorie Rally3 sur l’Andalucia Rally pour son premier rallye en championnat du monde avant de trouver un deal avec Honda Red Moto pour disputer le championnat de Rally TT en Italie où il fait ses armes et devient champion national Raid TT. En 2023, Jérémy s’est donné une ultime saison avant de se présenter sur son premier Dakar. Sélectionné par Fantic Racing, il était au départ du Rallye du Maroc en Rally2 sur la nouvelle machine compé-client de la marque italienne, développée depuis deux saisons par Franco Picco. Dans le Top 20 du général pour sa première course avec la Fantic, le Français qui a le statut de pilote officiel marche sur les traces de ses glorieux aînés tricolores dont il est l’un des espoirs pour les années à venir.

J.M. : « Le projet de Fantic me correspond totalement. Il faut développer la moto pour à l’avenir proposer un programme clients. Pour le moment, on a conscience qu’il ne va pas falloir aller trop vite pour travailler sur la moto. La moto est là pour apprendre et moi aussi, cela tombe très bien. Je n’ai donc aucune pression de résultat si ce n’est d’emmener la moto au bout et j’ai la chance d’être pilote officiel, engagé sur un programme rallye-raid par la marque. Je trouve ça vraiment cool de la part de la marque de faire confiance à des jeunes pour leur projet. Le Dakar sera à l’image de notre participation au Rallye du Maroc, un training. Je maîtrisais tous les paramètres de l’enduro. Pour mon premier rallye africain au Maroc, j’ai bien réalisé tout le chemin que j’avais à accomplir en tant que pilote. Gérer la haute vitesse toute la journée, le soleil, les couleurs, les textures différentes de terrain, garder la concentration, tout ça sans le droit à l’erreur car le facteur danger est bien plus élevé qu’en enduro. C’est très différent de ce que j’ai fait toute ma vie. La marque comme moi-même sommes conscients du travail qu’il y a à réaliser. Il faut être patient et c’est ma philosophie depuis que j’ai décidé d’orienter ma carrière vers le rallye. On est sur la même longueur d’onde. »