« Il me reste encore un cap à passer »

Mathieu Dovèze est l’un des nouveaux visages du rallye-raid français. Il fait partie de la « génération Covid », ces pilotes dont le confinement a précipité le départ vers le rallye-raid, et où figurent ses compatriotes Dumontier, Chapelière ou Jagu. Enduriste jusqu’en 2020, le Nancéen s’est lancé dans l’aventure rallye avec pour ambition immédiate de s’inscrire au Dakar. Un objectif à la hauteur d’un pilote autodidacte, élevé dans une famille qui n’était pas pratiquante de moto tout-terrain. 29e dès son premier Dakar, « Much », surnom donné par sa mère, crève alors l’écran national en finissant 3e meilleur pilote français. Mais une chute dès la première étape, en 2022, anéantit ses espoirs de Top 20. Mathieu a tiré les leçons de cette expérience et changé son approche du sport, consentant à prendre le temps qu’il faudra pour l’apprendre et y grandir. Cette approche lui a permis de progresser en 2023, terminant 21e et manquant de peu ce fameux Top 20. Ce sera pour 2024, espère-t-il. Le Français, qui a pris la bonne habitude de finir tous les rallyes auxquels il participe, porte désormais la tunique du BAS World KTM Racing Team. Il compte s’inspirer de coéquipiers, dont certains jouent les premiers rôles en Rally2, pour poursuivre son ascension dans la caravane.

« Je garde la même approche, apprise au fil des Dakar, qui est qu’il faut y aller le couteau entre les dents et gérer au mieux les imprévus. Mais c’est mon quatrième Dakar, donc il y a une petite obligation de résultat. J’espère bénéficier de tout ce que va m’apporter mon nouveau team, notamment les bons conseils de mes coéquipiers, pour pourquoi pas aller chercher un Top 15. Ils ont déjà un bon niveau en rallye-raid donc pouvoir m’en inspirer fera du bien. J’ai bien figuré l’année dernière (21e) mais j’aurais pu faire mieux, je suis sorti du Top 20 le dernier jour en faisant une erreur. Ça montre qu’il ne faut rien lâcher jusqu’à la fin, chaque jour est important et il faut garder son sang-froid pour passer au-dessus de tous les obstacles, des moments de doutes, des contre-performances… Une chute m’a mis un peu hors-course au premier jour du Rallye du Maroc 2023, mais ensuite j’ai pu me comparer à mes coéquipiers, prendre mes marques avec l’équipe et faire mes premiers Tops 15 sur une course de ce niveau. C’est positif. Il me reste encore un cap à passer niveau psychologique et ce sera bon. »