« Pilote Kove numéro 1 pour la course et le développement »

Chez les Theric, le Dakar est une histoire de famille. Au milieu des années 1990, Daniel, le père de Neels, fait partie des concurrents à l’épreuve. Il y participe à deux reprises, en 1994 et en 1996. Il en revient avec des souvenirs plein la tête, des anecdotes qu’il aime raconter. Mais il reste un petit regret : jamais Daniel n’est parvenu à aller au bout de l’aventure. Près de 30 ans plus tard, son fils Neels a décidé de rouler sur ses traces. Lui a grandi au milieu des motos du paternel avant de débuter la compétition à l’âge de 14 ans et d’enchaîner les courses en enduro, sur les championnats de France, d’Europe et du monde. Il a ensuite disputé des Bajas au Portugal et en Espagne et a ainsi débuté sa transition vers le rallye. À chaque fois, son père n’est jamais loin. Il conseille, évoque les aspects techniques, la préparation mentale, encourage à ne jamais griller les étapes. Daniel sait la dureté du rallye-raid et il décourage pendant longtemps son fils d’y participer par peur du danger. Et puis, avec les années et l’expérience acquise par Neels, il finit par accepter. Pour son premier Dakar, le fiston a fait fort. 18e du classement général final, 5e Rally2 et 2e « rookie » derrière Michael Docherty qui, bien que ce soit son premier Dakar, n’en était pas vraiment un en rallye-raid. Repéré par la marque chinoise Kove qui faisait ses débuts en 2023 sur le Dakar, Neels est devenu son pilote numéro 1 quelques semaines plus tard. Le Français est en charge du développement de la moto apparue en janvier 2023 et travaille aussi sur la prochaine version qui devrait faire ses débuts en W2RC en catégorie Rally2 entre ses mains durant la saison prochaine.

N.T. : « L’an dernier sur le Dakar, Kove a engagé trois pilotes chinois. La marque a suivi mon parcours sans que je ne le sache et m’a convoqué à la journée de repos pour me proposer d’intégrer leur programme après le Dakar. J’ai fait le Sonora Rally avec eux puis le Taklimakan, le rallye national en Chine de 12 étapes dans le désert de Gobi. Un rallye à 99 % composé d’engagés locaux qui est très important pour eux. J’étais devant jusqu’à l’avant-dernière étape où je suis parti avec une heure de retard en spéciale à la suite d’un problème rencontré par mon assistance. J’ai fini 4e. C’est dommage car à la régulière j’étais devant Bradley Cox qui a remporté la course. En juillet, j’ai terminé 4e de la Baja Aragon derrière Tosha Schareina sur la Honda et deux des trois Sherco usine. On sait que la moto n’est pas encore au niveau des références du RallyGP, mais on travaille sur la future version qui sera 100% inédite et qui devrait les égaler. L’objectif premier de la marque c’est de terminer les courses sur lesquelles elle s’engage, de changer l’idée reçue qu’une marque chinoise est une marque forcément cheap, d’enlever ça de la tête des pilotes. Quand la moto sera éprouvée, on cherchera la performance. J’ai zéro objectif de résultat, je dois arriver au bout. C’est leur objectif, donc le mien aussi. Sur le Rallye du Maroc, je suis sorti de la course dans l’étape 4 suite à une collision frontale avec un autre pilote dans la poussière. Je me suis cassé la main, Julien Jagu s’est brisé le coude. On a eu plus de chance dans notre malheur. Et moi un peu plus que lui car je serai au départ du Dakar, pas Julien. »